Interview Alexandre Ermenault, PDG – Fondateur Onafis

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Paroles d'experts

Alexandre 41ans, nantais depuis 2009, père de 2 enfants et fondateur d’Onafis.

Alexandre Ermenault, PDG et Fondateur d’Onafis, revient sur sa levée de fonds et sa collaboration avec ses différents investisseurs. Il nous raconte…

Bonjour Alexandre, vous avez créé Onafis en 2018 pour créer un outil qui permet aux vignerons de suivre l’évolution de la transformation de leur vin, pouvez-vous nous raconter comment vous en êtes arrivé là ?

Je travaillais dans l’informatique, dans le secteur bancaire, j’ai toujours évolué dans le monde de la data. En 2017 j’ai rencontré un vigneron dans le muscadet qui me disait vouloir mieux suivre l’évolution de son vin. Il existe une multitude d’outils pour suivre son vin après la mise en bouteille, mais peu de choses sur sa transformation. Le projet était né, et c’est accompagné de Sodero, mon premier investisseur avec Bamboo, que j’ai créé en 2018 Onafis, le premier électrocardiogramme connecté pour les vins, pour aider les professionnels du vin à piloter en temps réel leur production.

Comment ça fonctionne Onafis pour les vignerons ?

Onafis c’est en quelque sorte le babyphone des vignerons ! grâce à cet outil, ils vont pouvoir suivre l’évolution de leur vin, de la transformation du jus au vin, donc sa fermentation jusqu’à la fin de son élevage. Onafis accompagne les vignerons avec un support d’ingénieurs agroalimentaires qui suivent tous les indicateurs pour être en capacité de les alerter sur ce qui se passe pendant la transformation et adapter leurs actions. Pour le vigneron, c’est un gain de temps considérable, un gain opérationnel également et aussi une optimisation des consommations énergétiques.

Vous venez d’annoncer une levée de fonds de 6M€, à quoi allez-vous dédier ces nouveaux fonds ?

Cette levée va nous permettre d’aller plus loin dans l’accompagnement de nos clients et prospects avec le service conseil que nous leur apportons en plus de l’outil. Nous allons également poursuivre notre développement à l’international, aujourd’hui nous sommes une équipe de 20 personnes, nous sommes nantais mais nous avons des bureaux en Espagne et aux Etats-Unis. Et enfin nous nous ouvrons à de nouveaux marchés, nous sommes présents dans le vin, mais aussi dans la brasserie et nous allons proposer un nouveau produit en 2025 pour les spiritueux.

Comment procédez-vous pour choisir vos investisseurs ?

Quand on est entrepreneur, on est tout seul. Il faut savoir s’entourer des bonnes compétences pour mener nos projets. Je me souviens de mes débuts, lorsque j’étais incubé chez Novapuls, j’ai failli abandonner le projet devant la montagne de difficultés. Mais les équipes m’ont soutenu et sans eux, Onafis n’aurait jamais vu le jour. Aujourd’hui quand je lève des fonds, je repense à cette période, et je m’assure que mes valeurs soient partagées, et que je m’entoure des compétences nécessaires pour me faire avancer. Je recherche donc des investisseurs experts dans leur domaines, pour m’accompagner sur la technique, le métier et la gestion financière et politique.

Et surtout, je veux être en confiance, pouvoir parler en toute liberté dans mon board.

Qu’attendez-vous d’un fonds d’investissement lorsqu’il arrive à votre capital ?

L’investisseur financier a des compétences que je n’ai pas, et il faut savoir challenger un business plan, gérer la société…Sodero m’a donné tous ces réflexes dès le début. Au-delà des compétences financières, la richesse d’avoir un acteur comme Sodero c’est qu’ils sont eux au quotidien avec des dirigeants de secteurs différents et qu’ils nous ouvrent leur réseau d’entrepreneurs, ce qui nous permet d’échanger librement sur des problématiques de dirigeant sans prisme de compétition, c’est très enrichissant.

Comment travaillez-vous avec vos investisseurs au quotidien, est-ce qu’ils prennent part à toutes vos décisions ?

En général j’arrive avec des « to do » et des questions, et dans les échanges, l’accompagnement se fait naturellement sur les différentes opérations. Mais ce qui compte, au-delà de la philosophie du fonds qui est importante, c’est la personne qui pilote le dossier et qui est à mes côtés. Même si c’est le dirigeant qui prend les responsabilités, c’est un travail collectif et pour moi chaque membre de mon board fait partie de l’équipe !